Aller au contenu

Page:Journal asiatique, série 9, tome 5-6.djvu/205

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
193
LE CHADDANTA-JÂTAKA.

ermitage de Xapaṇakas. Devadatta se rendit parmi eux, leur annonça que le Çramana Buddha était venu dans leur voisinage pour les entraîner à sa suite et les exhorta vivement à être sur leurs gardes. Les Xapaṇakas sont troublés par ce discours. L’un d’eux prend la parole et dit qu’il est impossible de lutter par l’argumentation, la discussion, avec ce redoutable ennemi, qu’il faut recourir pour le vaincre à d’autres moyens, qu’il en sait un. On lui donne carte blanche. Il s’adresse alors à une femme très belle nommée Cañcâ-mânavikâ, lui explique dans quel embarras sont les Xapaṇakas et l’engage à accuser publiquement le Buddha de l’avoir séduite, et à en donner pour preuve une grossesse simulée dont elle déclarera à tout propos que le Jina est l’auteur. Docile à ces instructions, elle se fit une poupée de bois (dârupâtram) qu’elle arrangea sous ses vêtements de manière à se faire un gros ventre. Ainsi accoutrée, elle se rendit dans l’assemblée, se plaça près du Buddha et commença à se lamenter de l’abandon où il la laissait après l’avoir séduite, de la honte et de l’embarras qui en résulteraient pour elle quand elle serait accouchée. Le Buddha, qui voit clairement dans ce procédé les dernières manifestations d’une haine invétérée, subit sans sourciller l’odieuse calomnie. Du reste, les dieux l’assistent à qui mieux mieux dans cette épreuve, et leur chef intervient d’une manière décisive. Une couple de rats, suscitée par lui, ronge les liens qui retiennent la poupée de bois ; celle-ci tombant sur le sol fait pousser des ha ! ha ! aux assis-