Page:Journal asiatique, série 9, tome 5-6.djvu/213

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
201
LE CHADDANTA-JÂTAKA.

bha) ; ce sont 120 et 472. Le premier renvoie au second pour le récit du temps présent. C’est donc le Jâtaka 472 qui donne ce que je crois pouvoir appeler la version méridionale officielle de l’histoire de cette femme. En voici le résumé :

C’était à Çrâvasti, peu de temps après l’acquisition de la Bodhi (pathamasambodhiyam dasabalassa). Les auditeurs allaient tous au Çramana Gautama et les aumônes aussi. Les Titthiyas étaient complètement délaissés et négligés ; ils résolurent de perdre ce rival. Il y avait alors à Çrâvasti une Parivrâjakâ belle comme une Apsarâ, appelée Ciñca-mânavikâ. L’un d’eux donna le conseil de se servir de cette femme pour réaliser leur dessein. Un jour qu’elle vint les voir, ils ne la saluèrent pas ; étonnée, elle leur en demanda la cause. Ils lui proposèrent alors de décrier le Çramana Gautama qu’elle ne connaissait pas, mais qu’elle consentit à perdre de réputation pour leur plaire. Et voici comment elle s’y prit : le soir, la foule qui sortait de Jetavana la voyait se diriger bien parée dans la direction de cette résidence, et à ceux qui lui demandaient où elle allait, elle répondait : « Que vous importe ? » Elle faisait la même réponse le lendemain matin à ceux qui lui demandaient d’où elle venait lorsqu’elle les croisait en rentrant en ville après avoir passé la nuit dans le jardin des Titthiyas voisin de celui du Buddha. Au bout d’une quinzaine, la réponse changea, elle avait, disait-elle, partagé la chambre parfumée (gandhakuṭi) du Buddha. — « Est-ce vrai ? Est-ce faux ? » se deman-