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Page:Journal asiatique, série 9, tome 5-6.djvu/214

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MARS-AVRIL 1895.

dait le public inquiet. Au bout de trois ou quatre mois, elle arrangea un paquet de vêtements pour se grossir le ventre et déclara être enceinte des œuvres du Çramana Gautama. Au bout de huit ou neuf mois, elle attacha sur son ventre une poupée de bois (dârumaṇḍalam̃) dissimulée sous ses vêtements, puis, accompagnée de quelques insensés, vint en pleine réunion accuser le Buddha de ne pas s’occuper d’elle après l’avoir séduite. Le Buddha répondit avec calme qu’ils savaient bien l’un et l’autre à quoi s’en tenir là-dessus. Elle répliqua sur le même ton en confirmant son assertion. À ce moment-là, une chaleur inaccoutumée se fit sentir dans le palais d’Indra, qui, comprenant aussitôt de quoi il s’agissait, arriva promptement avec quatre fils de dieux. Ceux-ci, transformés immédiatement en jeunes rats, rongent les liens de la poupée qui tombe à terre. Les assistants indignés crient à la calomnie, crachent à la figure de Ciñca-mânavikâ, la frappent avec des bâtons, lui lancent des mottes de terre et la chassent de Jetavana. Dès qu’elle fut hors de la vue du Buddha, la terre s’entrouvrit, les flammes de l’Avîci l’enveloppèrent et elle tomba dans le gouffre.

On voit que tous les récits sont suffisamment concordants. Je noterai seulement trois points. 1° Devadatta est complètement étranger à la machination dont il s’agit. Le Kalpa-dr.-av. seul le met en scène ; et encore ne le fait-il pas intervenir directement et activement dans le complot. Cet adversaire constant du Buddha donne bien l’impulsion dans le texte