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Page:Journal asiatique, série 9, tome 5-6.djvu/26

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JANVIER-FÉVRIER 1895.

le plus élevé des hommes en degré et en rang, le prophète arabe, le seigneur des prophètes, le sceau des élus. Que Dieu lui accorde sa bénédiction et sa paix ! Il l’a envoyé avec la direction et la vraie religion pour la faire triompher de toute autre religion, nonobstant la résistance des polythéistes. Et louanges à Dieu qui a soutenu l’Islam par les khalifes orthodoxes des Banou’l-‘Abbās qui, conduits eux-mêmes sur la voie droite, sont l’instrument par lequel Dieu fait disparaître les hérésies et tout ce qui est blâmable ! Leur patronage a été établi par Dieu comme le chemin du salut au jour de la terreur suprême ; l’obéissance qui leur est due a été jointe par lui à celle qu’on doit à Dieu et à son envoyé. Car il a dit (son nom soit exalté !) : « Obéissez à Dieu, à l’Apôtre et à vos chefs. » Jusqu’au jour où l’Empire échut au Prince des Croyants et qu’il honora la dignité héréditaire de l’imamat en en rendant la reconnaissance indispensable pour tout le monde, la gloire de ses combats faisant palpiter de crainte les cœurs des dissidents, les drapeaux de ses armées étant couronnés partout de victoires, ses conquêtes se suivant dans une série continuelle. Que Dieu accorde au Prince des Croyants la jouissance de ses bienfaits et qu’il ne permette pas que les efforts louables du Prince fassent jamais défaut à la dynastie ! La sainte tradition nous apprend que le prophète (à qui Dieu accorde sa bénédiction et sa paix !) a dit : « Gabriel (la paix soit sur lui !) vint à moi, vêtu d’une robe noire, ayant à la ceinture une arme semblable à un poignard. Je lui dis : « Ô Gabriel, qui aura la principauté sur eux (sur les Musulmans) ? » Il répondit : « Les fils d’al-‘Abbās ibn Abd-al-Mottalib. » Je continuais : « Ô Gabriel, et quels seront leurs soutiens ? » — « D’abord, dit-il, les Khorāsāniens, les porteurs de ceintures, ensuite les chefs cantonaux de la Haute-Égypte et les Turcs Toghozghoz[1], ou bien les gens au poi-

  1. Nous savons maintenant qu’on doit prononcer ainsi et non pas Toghozghour, par les Alttürkische Inschriften der Mongolei publiées par M. Radloff, p. 10, 61 (Togus-Ogus). Voir aussi la note de