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Page:Journal asiatique, série 9, tome 5-6.djvu/33

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LA FIN DE L’EMPIRE DES CARMATHES.

qui ne sont pas sans intérêt. Lorsque les Abdalqaïs étaient divisés entre eux et se faisaient la guerre les uns contre les autres, leur puissance au Bahraïn s’était affaiblie. Le Carmathī, c’est-à-dire Abou Sa‘īd al-Hasan ibn Bahram[1] en profita pour se rendre maître d’al-Katīf. Il était fermier des droits de port pour les seigneurs de cette province (ضامن ماوكها وضامن قرضتها sic), les fils d’Abou’l Hasan ’Ali ibn Mismār, famille apparentée aux Djadhīma ibn ‘Auf[2]. Avec les richesses qu’il sut amasser grâce à ses fonctions, il s’était fait à al-Katīf beaucoup d’amis. Alors ayant formé une armée composée d’habitants de cette province, de Bédouins du voisinage et d’Omaniens, il attaqua les Banou Mismār et se rendit maître du pays, après avoir saccagé et brûlé la résidence d’al-Zāra. Puis il se dirigea sur Lahsa. Les deux familles les plus puissantes, les Banou’l-‘Ayâsh et les Banou’l-‘Oryān, ayant repoussé l’ordre qu’il leur donna de se retirer avec les leurs, se virent obligés après une bataille sanglante de se soumettre au vainqueur avec tous les autres seigneurs du Lahsa. Abou Sa‘īd les réunit tous dans un quartier de la ville nommé ar-Rammāda, qu’il fit incendier après en avoir fait occuper toutes les issues par ses soldats. Il n’en échappa pas un seul ; ceux qui tâchaient de se sauver du feu furent tués par les gardes. Ils périrent en grand

  1. Le manuscrit a souvent Bohrām ; le grand-père d’Abou Sa‘īd est nommé ibn Behrest (بهرست, une fois بهرشت).
  2. Le commentateur donne la généalogie qui peut servir à compléter la table A de Wüstenfeld.