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QUELQUES MOTS D’ASTROLOGIE TALMUDIQUE.

Ce déplacement rapide et les surnoms qui s’y sont attachés expliquent-ils pourquoi les Grecs ont fait de Mercure le dieu des voyageurs, des commerçants et des voleurs ?

Ce qui précède explique déjà, dans une certaine mesure, pourquoi le Talmud appelle Mercure « le scribe du soleil » et pourquoi il lui accorde une influence sur la mémoire et la science. Mais il y a plus. Il résulte de iii, R. 53, 38 b, et iv, R. 27, 23-24 a que Mercure est l’astre-représentant du dieu Nabu. Ce qui le confirme, ce sont les noms que la planète porte ailleurs, chez les Araméens, ܝܥܘ ; chez les Mandéens, ענבו ; chez les Grecs, Ἑρμῆς. Or Nabu est bien le dieu sage, « le grand scribe » (tupšar gimri [Sargon, cylindre, l. 59]), « l’omniscient ». Il est « igigallu » (celui qui a l’œil ouvert), « abkallu niklâti » (l’arbitre des arts), « muduu mimma šumšu » (celui qui sait tout), « tamiḥ ḳan duppi » (celui qui tient le calame du scribe), « ša šuddu u šušubu bašuu ittišu » (qui a eu la sagesse et la science), « ša baluššu ina šamic la iššakanu milku » (sans lequel on ne prend aucune décision au ciel) [voir i, R. 35, no 2]. Tous ces termes figurent sur une statue dressée sous Ramman-nirar III et destinée à propager en Assyrie le culte de Nabu. (Voir aussi Inscript. de Šamaš-šam-ukin [Lehmann], part. II, p. 12, et Commentaire, p. 57.)

Le grand roseau, le roseau sacré qui figure souvent dans les formules d’incantation à côté du disque et du sceptre n’est autre chose que le calame de