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Page:Journal asiatique, série 9, tome 5-6.djvu/340

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MARS-AVRIL 1895.

24, etc. : « ina leika kinim mukin buluk samie u irsitim ibi araku sudur littutim » (sur ta tablette irrévocable qui établit le cercle du ciel et de la terre, ordonne [toi, Nabu] longue vie et inscris la santé). C’est Nabucadrezar qui (inscript. de Borsippa) adresse ce vœu à Nabu. (Voir aussi v, R. 66, col. II, l. 15 ; voir Oppert, Revue d’assyriol. et d’archéol., I, 104.) Ces conceptions agirent sur les Juifs post-exiliques et leur donnèrent l’idée d’un livre de vie et de mort ouvert devant Jabweh le jour du nouvel an.

La question qui se pose maintenant est la suivante : les Chaldéens commencèrent-ils par constater certaines relations entre l’apparition de Mercure et celle du soleil et conçurent-ils deux divinités, Nabu et Marduk dans le même rapport ; ou bien ces dieux existèrent-ils par eux-mêmes depuis une baute antiquité, et c’est leur relation déjà existante et conçue naturellement comme celle d’un maître et d’un scribe qui donna l’idée de les incarner dans le soleil et la planète Mercure ? En d’autres termes, l’origine est-elle astrologique et les dieux ne sont-ils qu’une identification des deux astres, ou bien y a-t-il là deux conceptions indépendantes, l’une astrologique, l’autre purement mythique, que le temps a reliées ? Nous posons la question sans oser la résoudre, nos connaissances sur le panthéon chaldéen et ses origines étant extrêmement limitées.

Le déchiffrement encore bégayant des inscriptions mythologiques pourra seul jeter une pleine lumière sur ces points. Tout ce que nous pouvons dire c’est