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Page:Journal asiatique, série 9, tome 5-6.djvu/341

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QUELQUES MOTS D’ASTROLOGIE TALMUDIQUE.

que IV, R. 27, 23-24 a, la planète Mercure n’est pas attribuée à Nabu, mais s’appelle bien l’étoile Nabu « kakkab šame nabu », de sorte que Mercure et Nabu semblent ne faire qu’un, si loin que nous remontions dans ce passé obscur.

Quoi qu’il en soit, la relation imaginée entre le soleil et Mercure jette un jour intéressant sur la nature craintive et tremblante de la religion chaldéenne, et nous reporte à une antiquité encore enveloppée par l’esprit mythique.

Plotin parle quelque part de certains voyageurs qui, lorsque la nuit arrive, campent paisiblement au bord de quelque fleuve et attendent avec confiance le lever du soleil, parce qu’ils savent qu’il ne faillira pas. Les Chaldéens ne ressemblent pas à ces voyageurs.

Tous les phénomènes étant pour eux l’effet non de lois fixes, mais de luttes incessantes, ils ne sont jamais assurés que le soleil Marduk, aux prises pendant la nuit avec le grand Océan cosmique, pourra le lendemain aborder à l’Orient.

Ils ne sont assurés que d’une chose, c’est que le scribe annonce le maître, que Nabu précède Marduk, que le soleil suit Mercure ; et quand la planète leur apparaît à l’Orient, ils saluent son apparition comme celle d’un messager de bonne nouvelle, le glorifient comme infiniment sage et lui attribuent l’influence de la science.

שבתא = Saturne, de שבת « cesser, s’arrêter, être lent », ce qui s’applique bien à Saturne, vu la len-