Aller au contenu

Page:Journal asiatique, série 9, tome 5-6.djvu/47

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
39
LE CHADDANTA-JÂTAKA.

l’Himavat vinrent s’établir ; il le leur donna pour habitation.

Le roi fit faire une image de l’éléphant blanc et institua une grande fête, où l’on se rassemblait chaque année de tous les points du Jambudvîpa, et qui fut appelée Hatthimaha « fête de l’éléphant ».

Le roi d’alors était Ânanda, le dresseur d’éléphants Çâriputra, et la mère aveugle Mahâmâyâ devî. Il va sans dire que le voyageur ingrat et perfide était Devadatta, de même que l’éléphant moral, qui remettait les égarés dans le chemin, faisait la leçon aux rois et se dévouait au soin de sa mère était le Bodhisattva, le futur Buddha[1].

Ce Jâtaka 455 est représenté dans le Cariyâ-piṭaka par dix stances qui forment le onzième texte du recueil et le premier de la section Sîla-pâramitâ. C’est le seul des « Jâtakas de l’Éléphant » qui ait été introduit dans ce petit recueil de trente-cinq textes.

5. Sîlava-nâga, 72e Jâtaka pâli.

Un éléphant blanc avait renoncé à sa royauté sur huit mille individus de son espèce pour vivre solitaire. Il rencontra un jour un habitant de Bénarès égaré dans la forêt, le prit sur son dos et le remit

  1. D’après Hiouen-thsang, le Magadha aurait été le théâtre de ces événements ; et il a vu, non loin du cours d’eau Nairañjana, un stûpa qui les rappelle. — Il raconte d’ailleurs, avec des variantes, comme de coutume, l’histoire de l’éléphant qu’il appelle Gandhahastî « l’éléphant parfumé, l’éléphant aux parfums ». (Mémoires de Hiouen-thsang, vol. II, p. 12. — Livre viii du Si-yu-ki.)