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JANVIER-FÉVRIER 1895.

4. — Les deux versions chinoises.

J’ai trouvé deux versions chinoises de notre Jâtaka, et je ne suis pas sûr qu’il n’en existe pas davantage. Elles différent notablement l’une de l’autre, et différent aussi des versions pâlie et sanscrite, qu’elles, reproduisent, mais qu’elles abrègent considérablement et dont elles ne sont nullement des traductions proprement dites. L’une d’elles est un véritable Jâtaka, réunissant récit du temps passé et récit du temps présent ; l’autre se compose uniquement du récit du temps passé, qui est, après tout, la partie essentielle.

Je mets au premier rang et j’appelle « première » celle qui, ayant les deux récits, constitue un Jâtaka régulier. Elle est le dixième texte, commençant le chapitre ii du Tsa-pao-tsang-king[1] et a pour titre :

Lou-ya-pesiang-in-youen
(Ṣaḍdanta-çveta-nâgasya nidânam)


« Destinée de l’Éléphant blanc à six défenses. »

Elle suit, en général, la version pâlie, surtout pour le récit du temps présent. J’y ai compté six cent quatre-vingt-dix caractères chinois. L’autre version, que j’appelle la « deuxième », est

  1. No 1329 du catalogue de Bunyu-Nanjiyo, qui rétablit ainsi le titre sanscrit : Sam̃yuktaratnapiṭaka-sûtra. (No 4058 du fonds chinois de la Bibl. nat.)