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Page:Journal asiatique, série 9, tome 5-6.djvu/68

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JANVIER-FÉVRIER 1895.

le moyen suivant : acquérir des mérites, et, par eux, la réalisation de ses désirs, en faisant l’aumône aux cinq cents Paccekabuddhas. Le Chaddanta leur donnait des fleurs au goût de miel et des racines de lis avec du miel de lotus ; la pauvre Subhaddâ ne pouvait offrir que des fruits sauvages. Elle les leur présenta avec une requête pour renaître fille de roi dans la famille des souverains de Madda, devenir l’épouse du roi de Bénarès et gagner ses préférences de manière à faire tuer Chaddanta par un chasseur et à obtenir comme dépouilles les défenses de l’éléphant. Cette prière (patthanâ) si précise, où l’on mettait les points sur les i, fut exaucée. Je comprends fort bien qu’une offrande de mince valeur confère plus de mérites qu’un don de grand prix ; je comprends moins qu’un acte réputé religieux, inspiré par une pensée de vengeance, ait plus de poids qu’un acte religieux pur de toute intention haineuse et tourne contre l’auteur de cet acte irrépréhensible. Mais voyons la suite.

Le Kalpa dr.-av. nous montre Bhadrâ se rendant dans le bois des mortifications, s’adressant à un vieux Muni, recevant de lui la formule du « jeûne à huit membres[1] » et faisant un pranidhâna (vœu) pour obtenir, dans une autre naissance, un mariage royal et

  1. Aṣṭângasamanvitam upavâsam. Il est question de ce jeûne dans le 59e récit de l’Âvadâna-çataka, et plus longuement dans la dernière section du Kalpa-dr.-av. qui correspond à ce récit. Il existe sur ce sujet un traité chinois intitulé : Pa-kwan-tchày-fà. (Bibl. nat., fonds chinois, n° 39483.)