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LE CHADDANTA-JÂTAKA.

et de sollicitude qu’elle a presque l’air de regretter de ne pouvoir le garder auprès d’elle. Ces procédés singuliers s’expliquent sans doute par la crainte que le chasseur ne soit tué ; car on est aussi coupable de ne pas empêcher un meurtre que de le commettre.

Cependant les huit mille éléphants, après une course échevelée dans toutes les directions, reviennent avec Subhaddâ sans avoir rien découvert. Ils trouvent, en arrivant, que le meurtrier s’est esquivé et que leur roi est mort ; ils vont donc chercher les Paccekabuddhas que le Chaddanta nourrissait, et tous mènent deuil sur lui ; les éléphants répandent de la poussière sur leurs têtes. Toute la nuit, les Paccekabuddhas récitèrent la loi : le lendemain matin, le corps du défunt fut porté jusqu’au bûcher sur les défenses de deux jeunes éléphants. Quand il fut consumé, les éléphants prirent un bain et rentrèrent chez eux ayant à leur tête la veuve de leur roi. Tout cela est dans le Commentaire pâli ; les autres versions ne mentionnent même pas les funérailles du Saddanta : seule, la deuxième version chinoise raconte que, en revenant de leur course infructueuse, les éléphants veillèrent le corps de leur roi en se lamentant avec de grands cris.

16. — Le Dénouement, Punition des coupables.

Le chasseur, arrivé à Bénarès, est reçu magnifiquement ; il annonce à la reine Subhaddâ la mort du Chaddanta et lui remet les défenses. Elle devait être