Aller au contenu

Page:Journal asiatique, série 9, tome 5-6.djvu/88

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
80
JANVIER-FÉVRIER 1895.

au comble de la joie. Hélas ! non. La vue de ces défenses ne fit que réveiller en elle avec plus de force le souvenir des vertus de l’époux d’autrefois dont elle avait causé la mort. Son cœur se brisa et elle mourut.

Le dénouement rapporté dans le Kalpa.-dr.-av. est beaucoup plus tragique. Le chasseur remet les défenses au roi qui les lui paye leur pesant d’or ; et elles n’étaient pas légères, car, en les portant, il pliait sous le faix. De plus, la liberté de faire tout ce qui lui plairait lui était accordée, il rentrait donc chez lui plein de joie, quand ses deux mains, coupées mystérieusement, tombèrent de ses bras ; ce qu’il redoutait, d’après la version chinoise, et à quoi il pensait échapper en ne prenant les défenses que de la main (ou de la trompe) de l’éléphant, est ce qui lui arrive effectivement ici. Quant à Bhadrâ, tout semblait lui venir à souhait, le siège qu’elle avait ambitionné est confectionné : mais, au moment où elle s’y asseoit, elle se sent brûler et tombe dans le Naraka. Enfin le royaume de Brahmadatta, accablé de fléaux de tout genre, est complètement ruiné.

Les deux versions chinoises ne disent rien sur le sort du chasseur et ne s’occupent que de celui de f épouse royale, ancienne épouse de l’éléphant. La deuxième, après un mot sur la surprise et l’étonnement que le roi éprouva à la vue des défenses, raconte la punition de la reine. Au moment où elle veut saisir ces fameuses défenses, le tonnerre et les éclairs la font reculer ; elle vomit le sang, meurt et