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SEPTEMBRE-OCTOBRE 1895.

la période suivante, entre 775 et 809, Al-Mâmûn, gouverneur du Khorassan, prit Kaboul ; le roi se soumit et se convertit à Tislam. (Voir Elliot-Dowson, The history of India as told by its own historians, vol. II, 415-419.)

L’identité originelle du Ki-pin et du Cachemire est démontrée jusqu’à l’évidence par les traductions chinoises des ouvrages bouddhiques sanscrits. La traduction de l’Abhidharma-Koça écrite dans la seconde moitié du vie siècle par l’Indien Paramârtha, natif d’Ujjayinî, rend toujours le mot Kâçmîra du sanscrit par le chinois Ki-pin. Un siècle plus tard, Hiouen-Tsang, auteur d’une seconde version du même traité, transcrit toujours fidèlement le même nom par les caractères Kia-che-mi-lo. Paramârtha ou plutôt ses collaborateurs chinois acceptent sans discussion l’équivalence consacrée par la tradition. Hiouen-Tsang, instruit par ses voyages, la rejette comme n’étant plus conforme à la réalité, et, fidèle à sa méthode, donne du nom original une transcription rigoureuse. (Cf. p. ex. Abh. K. trad. Paramârtha, 9 vo, col. 11 ; 10 vo, col. 8 ; 34. ro, col. 3, et trad. Hiouen-Tsang I, 102 ro, col. 8 ; 103 ro, col. 7 ; II, 11 ro, col. 16.)