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Page:Journal asiatique, série 9, tome 5-6.djvu/955

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L’ITINÉRAIRE D’OU-K’ONG.

enregistré le nom de ce roi, resté célèbre dans la légende des guerres saintes contre l’Inde du Nord ; mais la multitude des variantes déconcerte le choix. Le nom a été lu Zentil, Zenbil, Ratbyl, Rebeil, Repeil, etc. Wilson en fait le sanscrit Ratna-Pâla ; Elliot (éd. Dowson) propose Rana-Bala. Mais Tabarî et Masûdî sont d’accord pour spécifier que ce nom « est un titre général pour le roi des Turcomans, quoique particulièrement appliqué aux princes de Kaboul et des territoires entre Hérat et Kaboul ». C’est donc s’engager sur une fausse route que de chercher un équivalent sanscrit ; la relation d’Ou-k’ong prouve que ces rois turcs conservaient fidèlement dans leur formulaire la langue turque. L’élément final til reproduit peut-être le titre de te-le accolé à tant de noms princiers (par exemple : Ko-lo-ta-tchea Te-le, roi de Kipin en 718 ; Pan-kouan Te-le, chef des Hoei-hou (Ouïgours) en 789 ; Si-i Te-le, leur chef en 846, pour ne citer que des souverains). Entre 705 et 715, le roi de Kaboul lutte contre une nouvelle expédition lancée contre lui par Hajjâj, tandis qu’une autre bande d’envahisseurs pénètre par Samarkand et le Ferghana jusqu’à Kachgar ; une troisième colonne s’avance vers le bas Indus ; et Mohammad Kâsim prend Debal en 712. Sous le khalifat de Hashâm (725-726) le roi de Kaboul perd une partie de ses domaines. Enfin, au temps même du voyage d’Ou-k’ong, sous Abu Jafar al-Mansûr (754-775), un corps de troupes pénètre dans le Cachemire et en ramène une multitude de prisonniers. Dans