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Page:Journal d'un voyage de Genève à Paris en 1791.djvu/106

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voilà installé : aussi bien nous avions besoin de vous pour tempérer l’ardeur fougueuse de madame et de ce petit calotin. — Ah ! de grâce, Monsieur, répondit la Dame, ménagez ma pudeur et le caractère de l’abbé que j’abandonne à présent à sa mauvaise fortune pour m’emparer de mon révérend’père ; car du moins celui-ci est patriote, au lieu que ce jeune tondu est plus aristocrate que l’archevêque de Paris.

L’on vint nous avertir que les voitures étaient prêtes : nous nous séparâmes. Le conducteur avait reçu dans sa compagnie la belle-fille de l’aubergiste de Tonnere, qui allait avec un de ses enfans voir ses parens à St. Florentin : nous étions donc neuf personnes dans la voiture.

Le temps était superbe ; le soleil, qui depuis quelques jours s’était dérobé à notre vue, nous montrait sa face radieuse. La route est bordée