Page:Journal d'un voyage de Genève à Paris en 1791.djvu/118

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noble, toujours mécontent, jurant contre les gens, un aristocrate enfin qui voulait aller à Sens ; ou une demoiselle fort jolie qui nous suivrait jusqu’à Paris. — La demoiselle ! la demoiselle ! s’écrièrent nos étourdis, que ce Monsieur aille à pied s’il veut, nous ne voulons pas de lui. Le garçon, qui nous servait à table, nous dit que voyant la voiture remplie, la demoiselle ne voulait plus partir. — Vous la connaissez donc ? — Sans doute. — Qui est-elle ? — C’est une fille entretenue par M. le marquis… — Est-elle gaie ? — Infiniment. — Bon ! voilà ce qu’il nous faut ; vite une députation pour l’engager à venir. L’officier et mon ami sont dépêchés : elle ne promet rien ; nouveau message ; enfin elle accepte notre invitation. Je fus chargé d’aller la chercher : en moins de quatre minutes elle fut habillée, son paquet et ses adieux furent faits : elle monta en voiture.