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Page:Journal d'un voyage de Genève à Paris en 1791.djvu/13

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un riche coteau, qui récompense les soins du laboureur, est surmonté d’une énorme masse de glace, dont l’extrémité s’élève au-dessus des nuages. La paix, la tranquillité, qui accompagnent ces sublimes aspects, vous font éprouver une espèce d’émotion : l’âme la plus forte ne peut saisir, embrasser les immenses et magnifiques tableaux qui lui sont présentés, elle recherche alors les détails ; les premières dispositions qui subsistent encore, la suivent dans cette recherche ; l’examen d’un objet la conduit à un autre, et la quantité dont elle ne peut se pénétrer, la plonge dans une rêverie mélancolique, qui a ses charmes pour les heureux habitans du pays de Vaud : l’étranger éprouve ces sensations, mais d’une manière moins forte. Le Genevois, en regardant son lac, se rappelle les plaisirs de son enfance, les fêtes patriotiques dont il a été le