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Page:Journal d'un voyage de Genève à Paris en 1791.djvu/138

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naires que les mauvais chemins l’avaient obligés de faire ; puis il nous présenta une assiette, dans laquelle nous mîmes chacun six francs ; nous accompagnâmes ce don de témoignages sincères de notre satisfaction pour la manière honnête avec laquelle ce brave homme s’était conduit à notre égard pendant tout le cours du voyage.

Pour finir le repas plus gaiement encore, nous demandâmes une bouteille de vin de Champagne : elle fut bientôt vidée. Le vin nous parut bon, quoiqu’il ne fût guères petillant ; il acheva de nous mettre en bonne humeur. Je ne puis vous rendre les éclats de rire que nous fîmes lorsqu’il fallut payer, et que l’on ne nous demanda que dix-huit sols pour prix de cette bouteille de Champagne. Nous avions cru de bonne foi boire de l’excellent vin que nous aurions volontiers payé cinq ou six livres, si l’on nous l’eût demandé, tant il est vrai que le haut prix qu’on