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Page:Journal d'un voyage de Genève à Paris en 1791.djvu/18

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que, c’est le nom de notre honnête conducteur, n’était pas homme à croire ainsi ce qu’on lui disait ; il fit ajouter deux chevaux à la voiture, et après une halte d’une heure, nous repartîmes.

Le jour commence à paraître, les nuages qui surmontent les énormes glaciers de la Savoie, se teignent légèrement en rose ; le reste du ciel est pur, les étoiles disparaissent ; je descends pour jouir plus à mon aise du plus auguste spectacle dont j’aie jamais été témoin.

Le soleil, qu’on n’appercevait pas encore, colorait le sommet des montagnes ; l’horizon était en feu, le lac et les coteaux du côté d’Évian étaient dans l’ombre, et contrastaient avec la vive lumière répandue sur cette immense quantité de glaciers qu’on découvre de la montagne de St. Cergue.

Nous voyions la neige pour la première fois ; plus nous avancions et