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Page:Journal d'un voyage de Genève à Paris en 1791.djvu/20

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Cette montagne est très-abondante en gibier ; nous voyions à chaque instant les traces des lièvres et des chevreuils imprimées dans la neige ; nous crûmes reconnaître les pieds d’un ours, et je suppose que nous ne nous sommes pas trompés ; chacun sait que ces animaux abondent dans le canton de Berne.

Plus nous nous élevions, et plus la scène que nous avions sous les yeux devenait majestueuse : cette belle journée fut un bonheur pour nous ; s’il eût fait de la pluie ou de la neige, il nous eût été impossible d’aller plus loin. Enfin, après avoir gravi la plus rude des montagnes et avoir été cent fois enfoncés dans la neige jusqu’à la ceinture, nous arrivâmes à St. Cergue.

Les premiers individus que nous rencontrâmes, furent les miliciens que LL. EE. y ont envoyés pour faire respecter leur pouvoir et empêcher le