Page:Journal d'un voyage de Genève à Paris en 1791.djvu/31

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Je me suis éloigné de ma route, j’y reviens par le chemin le plus court. Il y avait long-temps que je marchais, au milieu de la neige, lorsque des cris interrompirent le silence qui régnait dans cette vallée. Je courus aussi-tôt voir d’où venait ce bruit : c’étaient deux paysans qui conduisaient des traîneaux chargés des malles de la diligence, et qui étaient partis avant le dîner : un des traîneaux s’était renversé, je leur aidai à le relever ; mais malgré nos efforts, nous ne pûmes empêcher la neige d’entrer dans ma malle dont un côté s’était entr’ouvert ; une très-petite partie de mon linge fut sâlie.

Je viens de perdre la vue de ce beau lac, sur lequel je jetais de temps en temps des regards languissans… Je lui ai dit, adieu… Hélas !… je ne reverrai peut-être plus cette nappe d’eau bleue dont la surface,