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Page:Journal d'un voyage de Genève à Paris en 1791.djvu/34

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poliment chaque fois : « je vous demandons bien excuse. » Deux chambres voisines étaient remplies d’hommes, qui, assis autour d’un poële brûlant, buvaient et

Chantaient à tour de mâchoire,
Maints et maints cantiques à boire.

L’on avait beau les prier de cesser leur bruit, ils ne tenaient aucun compte des demandes qu’on leur faisait ! les chiens…

Un grand estafier était debout au coin du feu, les bras pendans contre sa veste sâle : de temps en temps, d’une main potelée de verrues et de durillons, il arrosait négligemment les volailles qui étaient à la broche, et à chaque reprise, me disait : « vous avez eu bien mauvais chemin. » Après lui avoir répondu trois ou quatre fois, oui, (tout court) je finis par ne plus faire attention à ce qu’il me disait. J’appris un instant après que cet individu était un employé, que le directeur