Page:Journal d'un voyage de Genève à Paris en 1791.djvu/37

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les roues du carosse ne pouvaient plus tourner. Je ne parle ni des cris, ni des juremens, ni des coups de fouets, ni de l’embarras de tout ce monde ; il suffit de dire que le bruit que faisait cette troupe m’épouvanta plus d’une fois ; le mauvais pas franchi, nous remontâmes dans la voiture : il y avait un instant que nous roulions tranquillement lorsqu’on nous fait arrêter ; l’on ôta les chevaux, et après nous avoir invités à la patience, tous les gens des Rousses s’en vont avec nos chevaux chercher les bagages. Ces pauvres animaux eurent le double de mal.

Nous restâmes donc dans la diligence, au clair de la lune, sur la grande route, sans armes, sans défense, sans…… mais nous n’avions pas besoin de cela, il ne nous fallait que de la gaieté, nous en eûmes bientôt trouvé ; mille chansons, ou plutôt mille cris, dissipèrent notre ennui.