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Page:Journal d'un voyage de Genève à Paris en 1791.djvu/41

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la voiture sur un grand traîneau bien ferré, etc. Ce bon homme fit ce qu’on lui conseillait : sans avoir besoin de descendre, l’on nous place sur ce traîneau tant vanté ; les roues, attachées sur un autre, partent les premières, et nous suivons notre route. Au bout d’un quart-d’heure, les cordes qui attachaient les harnois pourris des chevaux au train de la voiture, se cassent, et nous restons au milieu de la neige, au bas d’une montée, et par une abondante pluie mêlée de givre.

L’on aura de la peine à croire que les efforts de vingt hommes et de seize chevaux n’ont pu, dans l’espace d’une heure et demie, la montre à la main, enlever le traîneau dont les fers s’étaient attachés à la glace. Ces pauvres paysans n’ont cessé de travailler pendant tout ce temps ; j’avais pitié d’eux en les voyant mouillés comme des poissons, se trémousser, crier, fouet-