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Page:Journal d'un voyage de Genève à Paris en 1791.djvu/48

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pinceau seul peut tracer. Un monument, qui m’a singulièrement surpris par sa hardiesse, est une niche, taillée à cent pieds de hauteur contre la montagne qui est perpendiculaire au chemin. Les habitans du hameau, pour préserver leurs demeures de la chûte de quelques rochers, ont imaginé de se mettre sous la protection de la bienheureuse Marie, et de placer son image contre la montagne ; mais comment sont-ils parvenus à gravir un rocher coupé à pic, à une hauteur aussi considérable[1] ?

  1. Il existe près de là un passage extrêmement dangereux ; le précipice qui est à gauche est d’une profondeur affreuse. M. *****. faisant cette route avant qu’elle ait été réparée, y fut précipité par la mal-adresse de son postillon. Croirait-on que cette chûte, de près de 350 pieds, sur des rochers pointus, se fit sans accident ? Les personnes qui étaient dans la voiture, les chevaux, ceux qui les conduisaient, n’eurent pas une contusion, pas une égratignure ! Je conseille à tout voyageur prudent de faire à pied ce court trajet, il sera bien payé de sa peine par le magnifique spectacle que lui offre la montagne.