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Page:Journal d'un voyage de Genève à Paris en 1791.djvu/49

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La route étant une suite de montées, je suivais tranquillement à pied la marche lente de la voiture, lorsque la pluie et le vent le plus violent m’obligèrent à remonter ; le jour venait de mettre son bonnet de nuit, cette dernière commençait à envelopper la terre de ses ombres ; il fallait absolument arriver à Champagnole, où les relais nous attendaient. Le mauvais temps nous obligea à fermer les glaces de bois de la voiture, et ainsi renfermés, nous fîmes des almanachs, et mille souhaits d’arriver au plus vite à Champagnole.

Il était sept heures et demie, lorsque nous entrâmes dans la cour de l’auberge : les relais, ennuyés d’attendre depuis midi, étaient retournés à Poligni. Blaque jura Dieu et diable après celui qui les conduisait ; il fallut prendre son parti ; au lieu d’aller chercher notre souper quatre lieues