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Page:Journal d'un voyage de Genève à Paris en 1791.djvu/57

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fut desséché, il l’enferma dans un sac de peau blanche, et il le porte depuis ce temps dans une petite poche. Il nous assura avoir été guéri, non-seulement de la goutte, mais de mille autres incommodités.

Nous rîmes sous cape de l’aventure, lorsqu’il nous montra le crapaud enfermé comme je l’ai dit. Je laisse à essayer le remède à qui voudra : il se peut que l’animal attire à lui tout le venin répandu dans le corps et l’appartement du malade ; mais il faut être grand partisan du magnétisme, ou de la sympathie, pour y ajouter foi, et je ne le suis pas. Je lui conseillai de remplir l’hôpital de Cette de crapauds, cette manière de guérir éviterait bien des frais, et l’on pourrait soulager un nombre infini de malheureux ; il sourit à ma réflexion ; il vit bien que je ne croyais pas plus à l’efficacité de ses remèdes qu’à ceux de ce charlatan,