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Page:Journal d'un voyage de Genève à Paris en 1791.djvu/69

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m’écarter de ma route, je pourrais citer mille anecdotes intéressantes, qui feraient honneur aux vertus de Mad. de Sillery et de Mlle. Paméla sa fille adoptive ; mais je renvoie aux actes de courage et de patriotisme de M. de Chartres ; ils font tout à la fois l’éloge de la gouvernante et de l’élève.

La fatigue, le mouvement de la voiture, les marches forcées que j’avais faites dans la neige, m’avaient beaucoup indisposé depuis deux jours. À un quart de lieue de Dijon, il me fut impossible d’aller plus loin ; je descendis pour prendre un peu l’air : il faisait nuit, le chemin était affreux ; je n’avais d’autre choix que de marcher, et j’enfonçais dans la boue jusqu’à mi-jambe, ou de remonter en voiture, où la chaleur me suffoquait : après avoir fait quelques pas, une averse m’obligea à chercher un abri dans le cabriolet du conducteur, mais