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Page:Journal d'un voyage de Genève à Paris en 1791.djvu/70

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il fallut disputer quelque temps avec Bibiou, qui ne voulait pas me permettre de m’y placer, et me menaçait de ses dents : là je ne fus pas si mal, je pouvais du moins respirer un air pur ; ce qui me soulagea beaucoup.

Nous traversâmes plusieurs rues, des fortifications, enfin nous arrivâmes à une porte où l’on nous cria d’arrêter : la pluie redoublait. Un homme, qui nous dit être caporal de la garde nationale de Dijon, nous demanda nos passe-ports. M. B… remit le sien qu’on lui rendit aussi-tôt sans l’avoir ouvert. Mon ami dit qu’il en avait un, ne pouvant le prendre facilement dans son portefeuille, parce qu’il faisait obscur, on ne demanda pas à le voir. Ce caporal s’approcha ensuite du cabriolet où j’étais : « Camarade, dit-il au conducteur, vous n’avez personne de… Non, non, il n’y a personne de… m’écriai-je. — Per-