Aller au contenu

Page:Journal d'un voyage de Genève à Paris en 1791.djvu/75

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

traiter, et qu’on abandonne ces phrases brillantes qui, peignant moins les objets, s’adressent aussi moins au cœur, quoiqu’elles semblent parler davantage à l’imagination. C’est lorsqu’on veut décrire la simple nature qu’il est difficile de ne pas être plus éloquent qu’on ne doit pour émouvoir la sensibilité de ses auditeurs. « Son superbe talent de peindre la nature dit le rédacteur du mercure, en partant de M. l’abbé de St. Pierre doit suffire à sa gloire. Celui qui sait communiquer ses émotions aux autres et les leur faire partager, exerce sur eux une espèce d’empire, et les associe en quelque sorte à sa destinée. »

Frères et sœurs, jeunes gens tendrement unis, appelés par le sort à être séparés de ce que vous avez de plus cher, si l’image du malheur peut apporter quelque soulagement à vos peines,