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Page:Journal d'un voyage de Genève à Paris en 1791.djvu/76

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lisez Paul et Virginie ; relisez mille fois le récit du naufrage du St. Géran, pénétrez votre âme de la situation de celle de l’infortuné Paul, luttant contre une mer en tourmente, tantôt nageant, tantôt marchant sur des ressifs, voyant sa divine amie refuser de se déshabiller pour conserver sa vie, malgré les représentations du matelot qui voulait la sauver : la mort est inévitable ; voyez cette fille adorable poser une main sur ses habits, l’autre sur son cœur, et levant en haut des yeux sereins, paraître un ange qui prend son vol vers les cieux… Qui pourra peindre les angoisses, le désespoir de Paul ? Qui pourra vous consoler aussi ? Car vous avez partagé ses tourmens ; ce sera encore M. de St. Pierre : son but n’a pas été de peindre la nature dans un cadre aussi noir, sans venir à votre secours, et calmer vos peines par des raisonne-