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Page:Journal d'un voyage de Genève à Paris en 1791.djvu/77

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mens fondés sur la plus saine philosophie.

Ses talens, ses vertus, ses écrits, ses liaisons intimes avec Jean-Jaques, l’ont fait mettre au nombre des aspirans à la place de gouverneur du prince royal. Il est aisé, avec une ame forte et des moyens supérieurs, de voir la nature comme elle est, de la montrer aux autres, de les intéresser, de leur plaire ; mais je ne vois pas, il est vrai, avec mes très-faibles lumières, les rapports qui existent entre les systêmes de M. de St. Pierre, et l’éducation d’un prince qui doit un jour occuper le trône du premier des empires.

Les gens de lettres sont de tous les individus, ceux que la révolution a le plus anéantis : le chagrin qu’ils éprouvent d’avoir été devancés par elle, et de ne l’avoir pas prévenue, est peut-être la cause de la stagnation