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Page:Journal d'un voyage de Genève à Paris en 1791.djvu/97

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La France, régénérée par la philosophie, serait le plus bel empire de l’univers, si le monarque s’était aussi régénéré[1]. Hélas ! c’est le sort des rois malheureux d’être trompés ; aussi ne crois-je pas que la tranquillité soit bien affermie durant ce règne. Il faut un nouveau roi, préparé par une éducation nationale ; il faut que le prince royal soit formé à ce régime absolument neuf pour lui, et dont on lui ait inspiré les principes dès l’âge le plus tendre. Il faut aussi que la génération actuelle passe ; nos enfans, élevés dans les mêmes sentimens que leur roi, ne suivront que la nouvelle constitution ; et s’ils connaissent l’ancien régime, ce ne sera que pour le détester : l’unité, qui existera entre les administrateurs et les administrés, ne peut manquer de faire le bonheur de l’empire. Par ce que je viens de dire,

  1. Je rappelle au lecteur que j’écris au commencement de 1791.