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Page:Journal d'un voyage de Genève à Paris en 1791.djvu/98

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je ne prétends point démontrer que nous n’étions pas encore mûrs pour la révolution : le temps seul peut le prouver ; et que font d’ailleurs les passions aveugles de quelques individus qu’on oppose sans-cesse au patriotisme éclairé de plusieurs millions de Français !

Si le roi, écoutant la voix de la raison et de la philosophie, employait les millions de sa liste civile à des actes de générosité, de bienfaisance, il se ferait adorer, et il obtiendrait du peuple plus qu’il ne demanderait : qui ne s’intéresserait pas à un monarque qui protégerait les arts, les encouragerait, qui viendrait au secours des malheureux, qui donnerait un libre accès aux hommes de mérite, qui aimerait à montrer sa générosité lorsqu’il s’agirait de récompenser la vertu, et dont le revenu, dépensé tous les ans pour le bien de son peuple, l’enrichirait de plus d’une manière ?