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JOURNAL DE GOUVERNEUR MORRIS

1,600,000 francs actuellement à la charge des États-Unis. Il considère la proposition comme bonne, mais fait remarquer qu’il lui faut la moitié en argent. Je réplique que c’est trop ; il dit que la diminution de l’intérêt est trop grande, et que cela expose la transaction à de sévères critiques. Il semble penser que le rapport de de Moustier n’est pas d’un poids suffisant pour l’empêcher de poursuivre son plan en Hollande. Nous nous quittons finalement sur sa déclaration qu’il faut attendre.


1er décembre. — Je prépare aujourd’hui pour M. Necker, au sujet de la dette, une note que je ne pense pas qu’il puisse refuser. Je dîne avec M. Boutin ; la société est nombreuse, et le dîner excellent — très recherché. Je m’entretiens longuement avec le comte de Moustier. Il prépare une lettre sur la dette américaine et m’en fait voir les grandes lignes. Je lui explique mon plan, mais sans détails, et il l’approuve parce qu’il va contre les vues de M. Duer et de ses associés, Clavière et Brissot de Warville. J’apprends que M. Short est très content que je me sois déterminé à proposer un plan, et qu’il viendra demain chez moi. Le marquis de La Fayette a parlé à Necker, et ce dernier a promis de ne conclure aucun engagement avant d’en avoir référé à M. Short. J’arrive très en retard au Louvre. Je communique à l’évêque mon plan pour la dette, lui disant que je le lui montrerai, car si M. Necker le refuse, il pourra probablement être soumis à l’Assemblée. Jeudi soir nous devons nous rencontrer chez Mme de Flahaut, pour discuter le discours qu’il doit prononcer vendredi matin.


2 décembre. — M. Short vient ce matin et je lui montre la proposition que j’ai l’intention de faire à M. Necker. Il en est enchanté. Je lui dis que, s’il l’approuve, je voudrais qu’il entreprît de la recommander aux États-Unis, car il doit voir qu’elle est tout à l’avantage de la France. Il ré-