Aller au contenu

Page:Journal de Gouverneur Morris.djvu/200

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
182
JOURNAL DE GOUVERNEUR MORRIS

son cabinet et engage une conversation sur les affaires de l’État. Au cours de cet entretien, je lui demande quelle est la situation des villes frontières du côté de la Flandre. Il n’en donne que de mauvaises nouvelles et se plaint du ministre de la guerre, dont la mauvaise gestion a favorisé l’esprit de révolte qui règne parmi les troupes. Je lui dis que les ennemis de la France seront tout à fait stupides, s’ils n’attaquent pas ces places. Il est très alarmé des émeutes qui font encore rage dans les provinces, et me consulte sur le plan qu’il mûrit pour obtenir le droit légal de les réprimer. Craignant que les officiers de la municipalité ne puissent sembler, en certaines circonstances, être à la tête des troupes, il a, d’accord avec M. Short, résolu d’autoriser l’officier commandant les troupes à agir seul, en cette circonstance extraordinaire. Ainsi ces violents avocats de la liberté adoptent les mesures qui lui sont le plus contraires. Je m’oppose au plan, et lui en montre les mauvaises conséquences, tant personnelles que politiques. En réponse à la question : Que doit-on faire si les autorités refusent de se servir des pouvoirs qui leur sont confiés ? je fais d’abord remarquer les diverses espèces de châtiments que l’on peut imaginer, mais je conclus qu’ils seront tous insuffisants, parce que l’institution des municipalités est radicalement mauvaise. Je lui prédis qu’elles deviendront la source de confusions infinies, et d’une grande faiblesse, tout en observant qu’on a flatté le peuple avec des notions si extravagantes de liberté que je vois qu’il n’est au pouvoir de personne d’altérer cette organisation jusqu’à ce que l’expérience les ait rendus plus sages. Je propose de nommer des commissaires à envoyer comme administrateurs dans chaque district. Il pense que l’Assemblée ne consentira pas à donner au roi le pouvoir de nommer ces commissaires. Finalement pourtant, nous décidons qu’il serait convenable de déclarer, provisoirement, que certains commissaires déjà nommés pour d’autres objets