Aller au contenu

Page:Journal de Gouverneur Morris.djvu/202

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
184
JOURNAL DE GOUVERNEUR MORRIS

16 février. — Le matin du 16 février, je prépare mon voyage en Hollande ; je me procure un passeport et des cartes ; je dis adieu à Mme de Flahaut, et le 17, à onze heures, je quitte Paris.


6 novembre. — Retour à Paris le 6 novembre. Je descends à l’Hôtel du Roi. Je m’habille puis je me rends en fiacre chez Mme de Flahaut. Elle est sortie, mais son mari insiste pour que je passe la soirée chez eux. Je vais au club, où je trouve les sentiments aristocratiques très en faveur. Je retourne au Louvre. Mme de Flahaut est à la Comédie. Elle revient et paraît contente de me voir. Je découvre que lord Wycombe est un euniché ici (sic). Je dîne chez Mme de Ségur. On me met un peu au courant de ce qui se passe. Le comte de Montmorin me fait une réception flatteuse. Je vois M. de La Fayette qui affecte d’être enchanté de me voir. Je promets de dîner avec lui bientôt.


8 novembre. — Je vais aujourd’hui dîner chez M. de La Fayette, mais il est tellement en retard que nous avons déjà à moitié fini quand il se met à table ; il se retire bientôt après, et nous n’avons pas le temps d’avoir la conversation que nous voulions. Je m’en vais et je rencontre l’évêque d’Autun au Louvre ; je lui demande de conseiller à La Fayette de tenir la ligne de conduite que je lui avais déjà proposée dans une circonstance délicate. Il a obtenu du roi la promesse de choisir sa garde dans l’ancienne garde française, et les Jacobins s’expriment violemment à ce sujet. Il dit qu’il a le droit, en parlant au roi, de donner son avis comme n’importe quel autre citoyen. Je lui objecte qu’il devrait se placer sur un terrain différent, et dire qu’il a sérieusement recommandé cette mesure au roi, comme un tribut de reconnaissance envers ces braves qui s’étaient distingués pour la cause de la liberté. L’évêque partage complètement mon opinion, et lui en parlera,