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JOURNAL DE GOUVERNEUR MORRIS

plusieurs personnes, qui justifient la conduite de la populace hier. M. de Moustier me dit que M. de Montmorin avait demandé Carmichael comme ministre près de la cour de France, ce qui pourrait être dirigé contre Madison et Short, les compétiteurs actuels. Je doute fort que Montmorin ait fait cette demande.


15 novembre. — J’apprends aujourd’hui, chez Mme de Chastellux, que le garde des sceaux désire avoir un entretien avec moi. Je promets de lui faire une visite. La duchesse d’Orléans me reproche mon absence, et je promets de dîner chez elle demain. À huit heures, je vais à mon rendez-vous chez Mme de Flahaut. Elle n’est pas rentrée des Variétés, mais elle me fait prier d’attendre. Je suis malheureusement obligé de le faire, ayant promis à Capellis de passer ici la soirée. À huit heures et demie, elle vient, accompagnée de Mlle Duplessis. Je montre plus de mauvaise humeur que ne l’admettent le bon sens ou la politesse ; du moins telle serait l’opinion de la plupart des observateurs. Elle se confond en excuses, mais je la traite, elle et ses excuses, comme un Turc. Ses manières et ses paroles sont des plus conciliantes, et elle propose pour demain soir un rendez-vous que je refuse d’accepter. Finalement cependant elle réussit, mais, tandis que nous allons souper, je lui dis qu’elle y manquera probablement, s’il y a une nouvelle comédie.


16 novembre. — Aujourd’hui, selon ma promesse, je dîne au Palais-Royal, et comme la princesse est seule au moment où j’arrive, je l’entretiens de façon à faire quelques progrès dans son estime. Après le dîner, je vais à mon rendez-vous chez Mme de Flahaut, mais je la trouve très entourée. Lord Wycombe, le comte de Luxembourg, M. de Sainte-Foy sont là ; c’est pourquoi je m’en vais. Mes lettres d’aujourd’hui ne sont pas agréables. M. de Flahaut