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Page:Journal de Gouverneur Morris.djvu/286

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JOURNAL DE GOUVERNEUR MORRIS.

dides au château, aux jardins des Tuileries, à la place Louis XV et aux Champs Élysées. M. Windham qui est avec nous semble faire attention à Mlle Duplessis, mais je le crois à la fois trop jeune et trop vieux pour s’y laisser prendre.


28 septembre. — Nous avons aujourd’hui au Louvre une nombreuse société anglaise : lord Holland, lady Anne Lindsay, etc. L’évêque d’Autun me dit que le comte Moustier est nommé et demande si je suis lié avec lui. Je réponds assez adroitement, ce qui produit une discussion pour arriver à connaître la vérité. Je vois qu’il a des desseins sur lui. C’est probablement la nomination de Moustier qui a rapproché l’évêque de moi. Il me dit que Montmorin lui en a fait part jeudi dernier. Pour rentrer chez moi, j’emmène le chevalier de Luxembourg, et il me raconte en route le rôle qu’il avait dans les affaires de Favras. Il semblerait que lorsqu’elles commencèrent à prendre de la consistance, Mirabeau et d’autres s’arrangèrent de façon à pouvoir faire de lui un bouc émissaire en cas de besoin. Je soupe avec le comte de La Marck qui doit bientôt quitter Paris. Je lui demande s’il a l’intention d’aller en Allemagne et jusqu’à Vienne ; il répond affirmativement. Il dit qu’il veut se rendre dans ses terres, et passer quelque temps à chasser et à méditer sur ce qu’il a vu depuis trois ans. Il n’est pas disposé à acheter des terres en Amérique. L’ambassadrice d’Angleterre est ici et se plaint un peu que je la néglige ; je l’assure que la faute en est aux affaires. C’est vrai, mais je crois que de plus elle est un peu préoccupée eu ce moment.


1er octobre. — Je dîne aujourd’hui avec M. de Montmorin. Après le dîner, je le revois pour mon discours ; il promet, sur l’honneur, de me le donner. Je lui demande de transmettre au roi ma lettre sur les subsistances ; cette