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Page:Journal de Gouverneur Morris.djvu/297

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JOURNAL DE GOUVERNEUR MORRIS.

repousser toutes les attaques. À midi, je vais à mon rendez-vous chez le comte de Moustier, où je rencontre M. de Tolozan. C’est lui qui a demandé de me voir pour me parler des subsistances, mais par ce qui se passe il m’est impossible de voir quel a été son but. J’apprends que Ségur est prêt à accepter la place de Montmorin, mais il ne l’avoue pas.


28 octobre. — Je passe la soirée avec le baron de Grandcour. Lord Gower m’informe qu’il a renoncé au jeu et je l’en félicite très sincèrement. M. Brémond me dit qu’il a été se recommander à Alexandre de Lameth, pour obtenir une place. C’était sur la recommandation de Pellier. Lameth s’est engagé ; pendant qu’il y était, il a vu l’homme de Duportail venir soumettre à l’approbation de Lameth une liste d’officiers ; pendant cet examen Brémond demanda qu’un de ses amis fût nommé sous-lieutenant ; la promesse lui en fut faite sur-le-champ.

Je vais chez M. de Molleville, et parle de l’affaire de M. Swan. Je lui dis qu’il ne sera pas aussi avantageux ici qu’en Angleterre de passer des contrats avec ceux qui font les plus basses offres ; en Angleterre, les marchandises sont toujours sous la main du gouvernement ; donc, si les soumissionnaires ne tiennent pas leurs engagements, des dommages pécuniaires remettraient tout en place, mais ici les conséquences en seraient des plus dangereuses, et ce serait fréquemment l’intérêt d’un ennemi de provoquer cette non-exécution des engagements et de payer l’amende convenue. J’en déduis qu’il faudrait une sécurité morale aussi bien que pécuniaire, et je conclus que tous les contrats qu’il fera devraient être conditionnels, et soumis à l’approbation des partis intéressés en Amérique, signifiée par le ministre plénipotentiaire. Je lui suggère ensuite l’idée qu’il serait avantageux de fixer un prix pour les provisions livrables soit en Europe, soit en Amérique, à l’Île-de-France ou aux Antilles, de façon à n’avoir qu’à donner