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Page:Journal de Gouverneur Morris.djvu/333

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JOURNAL DE GOUVERNEUR MORRIS.

17 juillet. — M. et Mme de Montmorin et Mme de Beaumont, lord Gower, et lady Sutherland, M. Huskisson, secrétaire de lord Gower, l’ambassadeur de Venise et le chargé d’affaires d’Espagne dînent avec moi. Dans la soirée, M. de Montmorin m’emmène dans le jardin pour me parler de la situation politique et me demander un conseil. Je lui dis qu’à mon avis le roi devrait quitter Paris. Il ne pense pas de même, car il nourrit mille espérances vaines.


18 juillet. — Ce matin, M. Brémond ne vient pas, et son ami Monciel a bel et bien quitté le ministère. Un mot de chez Paul Jones m’apprend qu’il est mourant. Je m’y rends et je rédige son testament pour lequel les Français refusent de servir de témoins. J’envoie chercher un notaire, et je le quitte entre quatre et cinq heures, le laissant aux prises avec la mort. Je dîne en famille avec lord Gower et lady Sutherland. Je vais au Louvre et j’emmène Mme de Flahaut et Vicq d’Azir chez Jones, — mais il est mort et le corps est encore chaud. Les gens de la maison me demandent s’il faut apposer les scellés sur ses papiers. Je réponds affirmativement.


20 juillet. — Ce matin, Brémond vient me dire qu’en conséquence du mémoire qu’il avait rédigé sur mes indications et que Monciel a présenté au roi, une conversation a eu lieu entre lui, M. de Montmorin et M. Bertrand. Il me donne les grandes lignes du manifeste qui va paraître, et voudrait savoir quelles mesures le roi devrait prendre. Il me dit que Mallet du Pan est envoyé par Bertrand comme secrétaire du duc de Brunswick. J’ai une nombreuse société à dîner.


22 juillet. — Les fédérés commencent à insulter l’Assemblée. Monciel viendra demain chez moi, à ce que me dit