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Page:Journal de Gouverneur Morris.djvu/338

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JOURNAL DE GOUVERNEUR MORRIS.

lettre du roi à l’Assemblée ; nous y ajoutons aujourd’hui un post-scriptum. Brémond me dit qu’il acceptera la place de ministre des Affaires étrangères.

30 juillet. — M. de Monciel est venu me dire aujourd’hui qu’il a remis la lettre au roi, ainsi qu’une autre de M. Bertrand de Molleville, sur laquelle il a fait quelques observations. Je vais le soir chez Mme d’Albany. En arrivant chez elle, je trouve tout le monde terrifié par une rixe au cours de laquelle les Marseillais ont tué un ou deux gardes nationaux. Paris est très excité, mais je ne crois pas qu’il se passe rien ce soir.


31 juillet. — Ce matin, M. de Monciel et M. Brémond sont venus me raconter les événements d’hier et ceux d’aujourd’hui. Brémond est furieux, et après son départ nous convenons de ne lui laisser commettre aucune des horreurs auxquelles son indignation pourrait le pousser. Le soir, je revois Monciel, et il me donne les gazettes d’hier. Nous convenons de ce qu’il y a à faire, et du message à envoyer par M. Bureaux de Pusy à M. de La Fayette.


2 août. — Ce matin, M. de Monciel vient me dire qu’on essaie de l’envoyer à Orléans. Nous convenons de convertir les assignats du roi en espèces. Je me rends à la Cour, puis je fais une visite au ministre de la marine, qui est sorti, malgré sa promesse de se trouver chez lui. Sainte-Croix est nommé ministre des Affaires étrangères.


3 août. — Monciel dîne avec moi et nous préparons une proclamation aux Marseillais. Je me plains de la nomination de Bonnecarrère à Philadelphie, et je promets d’en parler au roi. Je me rends au Louvre après le dîner. Mme de Flahaut me dit que le roi a proposé cette ambassade pour se débarrasser de Bonnecarrère ; Sainte-Croix ayant objecté