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Page:Journal de Gouverneur Morris.djvu/337

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JOURNAL DE GOUVERNEUR MORRIS.

accompagnera ce manifeste. Monciel sera avec lui, ce qui est bien.


26 juillet. — Je dîne au Louvre. Mme de Flahaut parle d’une conspiration contre la vie du roi, mais ne veut pas dire de qui elle tient ses renseignements. Je lui parle d’un ton sérieux, presque de blâme. Je rentre chez moi à six heures ; j’y rencontre Monciel qui me dit que Bertrand de Molleville a commencé son ouvrage en parlant des cahiers, ce qui est bien inutile. Il doit voir le roi à onze heures pour lui donner le résultat des mesures que j’ai proposées et que nous avons discutées.


27 juillet. — Brémond et Monciel travaillent avec moi toute la matinée à préparer des mémoires pour le roi.


29 juillet. — Nous avons fini hier le brouillon d’une

    ce qu’il eût enfin la satisfaction d’apprendre que tous ceux dont les aveux auraient pu être employés par les ennemis du roi pour motiver leur inculpation, étaient en lieu de sûreté. Il est vrai que ces accusations étaient fausses et calomnieuses, puisque le roi n’avait eu d’autre objet que celui de se défendre. Mais le succès était pour eux, et les conspirateurs n’auraient pas manqué de faire valoir les faits ci-dessus énoncés. L’appoint de 6,715 livres a subi le sort des assignats et a perdu de sa valeur, mais on peut estimer le change à raison de… ; et c’est cette somme que M. M… aura l’honneur de payer à la personne que Son Altesse Royale voudra bien avoir la bonté de lui désigner. Au moment de la remise, le change était de 17 et demi. Il était parti de Londres pour aller en Suisse y travailler à la rentrée des 5,000 louis, pour venir les verser entre les mains de Son Altesse Royale. Mais les circonstances lui bouchèrent le chemin de la Suisse. Il est donc venu à Vienne n’y ayant d’autre objet que de communiquer les faits ci-dessus mentionnés. Il voit avec regret, non seulement que les démarches faites pour la restitution ont été jusqu’à présent infructueuses, mais aussi qu’on commence à manifester, à ce sujet, des prétentions extraordinaires. Le récit minutieux en serait trop volumineux ; d’ailleurs, le résumé d’une partie de ce que M. M… désirait dire à la princesse se trouve écrit ci-dessus, et son bon esprit en devinera le reste. Elle apprendra facilement combien il est essentiel de tenir secrets, autant que possible, des faits qui regardent de si près le meilleur et le plus malheureux des rois. Il supplie Son Altesse Royale d’agréer l’hommage de son inviolable attachement. »