Aller au contenu

Page:Journal de Gouverneur Morris.djvu/341

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
323
JOURNAL DE GOUVERNEUR MORRIS.

arrive dans la soirée. Ses nouvelles sont bien tristes. Il continue à faire très chaud, ou, pour mieux dire, brûlant.


11 août, — Une nuit blanche m’empêche d’être à mon aise toute la journée. Le roi et la reine restent à l’Assemblée, qui obéit de plus en plus aux ordres des tribunes. Nous sommes tranquilles ici. Tout se ressent du changement de gouvernement. Il continue à faire très chaud, M. de Saint-Pardou vient dans la soirée et semble rongé de chagrin. Je lui demande de faire savoir à la famille royale, au cas où il la verrait, que des secours vont lui arriver.


12 août. — Ce matin, M. de Monciel vient avec sa femme avant que je ne sois levé. Je suis très occupé toute la journée, et je tombe de fatigue le soir. J’ai été chez lady Sutherland qui est un peu abattue. L’ambassadeur de Venise était sorti ainsi que Mme d’Albany. Elle arrive avec le comte Alfieri vers trois heures. Elle est profondément émue et affligée. Le temps est encore très chaud et lourd. Ainsi des perches qui étaient vivantes ce matin à dix heures sont gâtées au moment de dîner. Je n’ai jamais vu de décomposition aussi rapide.


13 août. — Quatre personnes, dont un Français naturalisé, viennent chercher des passeports. M. Amaury vient dans le même but, et M. Mountflorence en demande un pour Mme Blagden. Mme d’Albany dîne avec moi et me demande de lui procurer un passeport de l’ambassade d’Angleterre. Je m’y rends après le dîner, et, comme je m’y attendais on me le refuse. Il fait un peu plus frais ce soir, parce qu’il a plu.


14 août. — J’écris toute la matinée, mais je suis fréquemment dérangé. Parmi ceux qui viennent me voir, M. Francis me fait un terrible récit de ce qu’il a vu le 10 et dit