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JOURNAL DE GOUVERNEUR MORRIS

thé avec elle, et je retourne à Paris après avoir passé une excellente journée.


[Sans date.] — Je trouve aujourd’hui Mme de La Caze absolument consternée. Son chien était très malade, et il y avait longtemps que la pauvre bête souffrait. Il avait tout d’abord la maladie napolitaine ; on l’envoya chez le vétérinaire qui, à force de mercure, chassa la maladie et le réduisit à l’état de parfait squelette. Grâce à des soins constants, sa bonne maîtresse lui rendit bientôt un embonpoint tolérable, quand, hélas ! survint une autre maladie. Celle-ci est très grave, et voilà madame, la fille de chambre et l’un des valets qui ne s’occupent pas d’autre chose. À trois reprises, elle me dit pendant ma courte visite : Je vous demande bien pardon, monsieur Morris, mais c’est une chose si désolante de voir souffrir comme ça une pauvre bête ! — Ah ! madame, ne me faites point d’excuses, je vous en prie, pour des soins si aimables, aussi mérités que toutes vos attentions. — À la fin, en regardant derrière moi, je découvre un affreux magot. « Ah, mon Dieu ! mais voyez donc ! » Je les quitte pour aller dîner chez Mme de La Bretèche. Nous avons le ministre de Saxe-Gotha, et M. de Durfort, des gardes. Après le dîner, nous allons passer quelques instants au pavillon. Le tuteur du fils de M. de Durfort, qui vient de séjourner quelque temps à Florence, avec le mari de notre hôtesse, nous parle longuement de l’Italie, mais, pendant cette causerie, j’ai le malheur de m’endormir, bien que placé aux côtés d’une dame. Entre autres choses, il parle du manque choquant de propreté chez les Italiens, et en parle avec le même air d’horreur que prennent certaines gens quand ils remarquent pareil défaut en France.


[Sans date.] — Un soir que j’étais assis avec un ami au Palais-Royal, buvant de la limonade et du thé, le garçon