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Page:Journal de Gouverneur Morris.djvu/62

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JOURNAL DE GOUVERNEUR MORRIS

Elle est en train de prendre un bain de pieds, car elle a eu des accès de fièvre et elle a encore la tête très lourde. Elle me demande un remède. Je lui prescris un grain et demi de tartre émétique, suivi de quinine.


4 juin. — On annonce aujourd’hui la mort du Dauphin. M. Short me dit que les États généraux sont plus divisés que jamais. Je fais une promenade en voiture avec M. Jefferson qui me demande, de la part de M. Houdon, de poser demain pour la statue du général Washington, ce à quoi je consens.


5 juin. — Je vais chez M. Houdon. Il m’attend depuis longtemps. Je pose pour la statue qu’il fait du général Washington, mais cet humble rôle de mannequin est assez fatigant. Je prends ainsi à la lettre le conseil de saint Paul d’être tout à tous. Je promets à M. Houdon de revenir mardi matin à huit heures et demie ; il veut faire mon buste pour sa propre satisfaction ; c’est du moins ce qu’il me répond quand je lui demande ce qu’il en veut faire, car je ne tiens pas à ce qu’il puisse m’en réclamer plus tard le payement. Je me rends l’après-midi au Palais-Royal, et je vais prendre des nouvelles de la santé de Mme de Flahaut. Elle va mieux. Je vais ensuite au club de Valois. Le tiers a accepté de procéder à la vérification des pouvoirs « par ordre, sauf à considérer par des commissaires les doutes qui… ». C’est là une « petite victoire remportée par la noblesse, qui s’en glorifie beaucoup ». En sortant du club, je vais souper chez le baron de Besenval. Il n’y a rien à remarquer, sinon qu’il y a du feu au salon, ce qui ne semble déplaire à personne.


6 juin. — Je dîne avec M. Jefferson ; il a reçu d’excellentes nouvelles d’Amérique. Je reste longtemps à table et je prends le thé. À dix heures, je vais souper chez