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Page:Journal des économistes, 1842, T1.djvu/12

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pour les enfants que l’on énerve avant l’âge, ni pour les vieillards dont les forces se sont usées au service de l’industrie. L’équilibre naturel qu’elle proclame et qu’elle invoque ne suffit donc pas pour calmer toutes les douleurs et soutenir toutes les existences.

Ce sont là de tristes aveux, mais il faut savoir les faire. Les hommes de cœur y puiserout le désir de venir au secours des hommes d’étude, et le dévouement achèvera ce que la science a commencé. Ces thèses nouvelles, ces difficultés sociales, appartiennent à l’Économie politique ; elle y emportera sans doute sa modération et sa prudence habituelles. Au milieu de prétentions qui se combattent, il est difficile d’élever une voix qui soit écoutée : l’autorité des noms et la valeur des doctrines atteindront seules ce résultat. Si ce recueil pouvait contribuer à cette pacification de l’industrie, à sa sécurité, à sa prospérité, il croirait avoir obtenu le plus beau succès que des économistes puissent ambitionner. On leur a plus d’une fois reproché de tenir plutôt compte des produits que des hommes : ce serait une réponse victorieuse à cette accusation.

Une Revue de l Économie politique a encore d’autres services à rendre. Une foule de documents de la plus grande importance vont s’enfouir, sans profit et sans retentissement, dans la poussière des bibliothèques, après avoir été distribués à quelques fonctionnaires et aux grands corps de l’État. Les comptes-rendus de l’administration des douanes, ceux de la justice civile et criminelle et des sessions des conseils généraux, les publications statistiques des ministères du commerce, de la marine et des travaux publics, n’obtiennent pas toute l’attention qu’ils méritent et sont à peine l’objet de quelques résumés incomplets. Ce recueil donnera une grande place à ces matériaux importants, les raisonnera, en pèsera le mérite. Les enquêtes du parlement anglais et ces vastes travaux qu’il fait exécuter sur la situation de ses possessions des deux Indes demeurent ignorés en France, ou y sont à peine révélés par quelques extraits succincts. Ils figureront ici dans des analyses étendues et consciencieuses. Nuls documents ne fournissent de plus intéressants détails sur la condition des classes ouvrières, sur la constitution de la propriété, sur les banques, sur la Compagnie des Indes, sur les colonies pénales, sur les postes, la navigation à vapeur, les chemins de fer, et sur tous les éléments