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Page:Jouvet - Réflexions du comédien, 1938.djvu/133

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persévérant du point de vue financier, la Parisienne, le chef-d’œuvre de Becque, nous montrant qu’il n’y a pas de chef-d’œuvre méconnu, prend rang dans le répertoire des ouvrages qui constituent la littérature dramatique française, en revenant glorieusement prendre place à la Comédie-Française. On l’y entendra plus longtemps que Mademoiselle de la Seiglière, que l’Abbé Constantin, ou que le Monde où l’on s’ennuie. »

Je m’arrête. J’ai l’impression d’avoir parlé de la mauvaise humeur, de ses causes et de son influence, ou de l’origine et des conséquences de la disgrâce. Je souhaite de tout cœur, pour ma part, qu’un jour, à la louange d’Henry Becque et à l’usage des débutants dans notre profession, quelqu’un écrive sa biographie dans un pieux sentiment. On pourrait justement l’intituler : De l’honnêteté du métier dramatique, ou encore : Henry Becque, ou de l’amertume, avec la manière de s’en servir, ou peut-être : De la disgrâce considérée comme un succédané de la vocation.

Becque me pardonnera, je l’espère, ma détestation : elle me semble la doublure d’un sentiment que le temps va transmuer en respect et en vénération.