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Page:Jouvet - Réflexions du comédien, 1938.djvu/175

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Pour commencer ces propos dans le ton aimable du divertissement, je me permettrai tout d’abord, si vous le voulez bien, de jouer avec vous à ce jeu de devinettes par lequel, ayant défini un métier, on cherche le nom de celui qui le pratique et je vous demanderai quel est le métier de celui qui, dans des lieux complices de l’obscurité, où les toilettes, les décorations, les éclairages ne visent qu’à la séduction, offre, déguisés, parés ou ornés, des hommes et des femmes ? Comment désigneriez-vous ce pourvoyeur de plaisir qui, par les paroles ou les regards, cherche à éveiller chez son prochain le goût de l’intrigue, de la galanterie ou le désir de la volupté ? Celui dont le souci principal est d’allumer et d’attiser les passions clandestines et principalement la concupiscence ? Celui enfin qui, présidant « à ces lieux réservés aussi à Vénus » — dit expressément Ovide — tire profit d’un commerce où la chaste pudeur subit bien des dommages.

Vous m’avez devancé, sans doute, et vous m’allez répondre que c’est le directeur de théâtre. Ce n’est pas